FRAGMENTS DE VIE EN TROMPE L'OEIL


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Choix et lecture de haïkus extraits de "Fragments de vie en trompe l'oeil"

à l'occasion du Printemps des Poètes 2018

sur Radio Laser par M. Félix Boulé chroniqueur littéraire


 

14 mars 2018

 

 

Interview sur France Bleu Elsass

par Pierre Nuss


dans l'émission "Le coup de projecteur de France Bleu Elsass"


 

19 juin 2017

 

Enregistrement de Fragments de vie en trompe l'oeil 

Bibliothèque Sonore de Meaux et Seine-et-Marne

Serveur National des Bibliothèques Sonores de l'Association des Donneurs de Voix

 

28 Septembre 2017

 

 

Revue par Serge Tomé, 2017

 

Un bien beau recueil.

J'ai été impressionné par l'écriture. L'auteure est capable de traiter des sujets graves avec pudeur, efficacité. Elle sait poser juste le minimum de choses, l'essentiel, pour donner au discours un maximum de résonance en nous.

Elle produit aussi des images fortes, dont les liens plongent au profond de notre Imaginaire.

Mais son écriture ne se borne pas aux duretés de la vie. L'auteure a un regard amusé sur les choses du quotidien et sait noter efficacement les situations comiques.

Du point de vue technique, l'écriture est riche, basée sur les dynamiques du regard (oppositions, similitudes, mises en relation), les archétypes qui donnent de l'activité au haïku. L'auteure maîtrise l'ellipse et ne gaspille pas l'espace en précisions inutiles.

A noter que certains haïkus sont traduits en italien, anglais, allemand.

 

J'ai particulièrement bien aimé :

L'opposition intense nuit versus jour, la similitude entre la naissance et la renaissance de la Lumière au solstice d'hiver, l'efficacité du discours pour un sujet aussi grave.

 

dans ses ténèbres
elle m'a donné le jour ─
matin de décembre

 

On voit cela tous les jours/tout le jour. Mais ce haïku condense la naissance d'une Lumière, au propre comme au figuré. Un thème important pour l'auteure.

 

retrouvailles ─
les visages s'illuminent
derrière leur iPhone

 

Autre apparition de la Lumière dans ce haïku magique.

 

guirlandes scintillantes ─
un éclat de lumière dans les yeux
de ma mère aveugle

 

Un motif fréquent que le "mur" qui matérialise la séparation immimente. Il est cependant ici rehaussé par l'opposition chaud versus froid qui note la dureté de la situation.
La force de ce haïku réside aussi dans le fait qu'il y manque tout le contexte du discours.
Reste seulement l'essentiel. Cette absence, nécessaire par l'économie obligatoire de place, mime le vide des ces derniers moments avant la séparation.

 

sur la vitre gelée
je pose mes lèvres chaudes
─ départ imminent

 

Haïku d'atmosphère sur un sujet grave. Le chien qui hurle à la Mort est un cri primal. Le vent ajoute au caractère "sauvage" du moment.

 

funérailles ─
les hurlements du chien
accompagnent le vent

 

Un rare effet d'inversion de situation. Tout le monde a compris que c'est le ver qui bouge mais l'auteure crée la surprise en L3.
Il faut donc relire le haïku pour bien s'assurer de la situation. La même technique a aussi été utilisée dans un autre haïku.

 

premier coup de bêche ─
l'enfant se tortille
devant le ver de terre

 

Il n'y a pas que des haïkus graves. L'auteure porte aussi un regard amusé sur les choses. Le comique est au détour du chemin.
Du point de vue technique, il faut remarquer la dislocation qui consiste à préciser le sujet dans une proposition différente.

 

sourire en coin
il regarde le crocus 

 nain de jardin

 

Economie de moyens, efficacité du discours. Tout y est mais rien n'est dit de trop, ce qui laisse le lecteur libre de compléter avec son vécu.

 

jour anniversaire ─
dans les cheveux de ma fille
un parfum de femme

 

Regard amusé sur un sujet grave. Ce haïku est construit sur la juxtaposition rare des éléments dont le dernier mot donne tout le sens.
Il joue sur la double signification du point (braille et couleur) et est porté par l'archétype de la Vie malgré tout.

 

coccinelle ─
un point s'envole
de son livre braille

 

Magique. Regard d'enfant sur les choses. Ah!!!

 

marelle ─
j'ai manqué le ciel
de peu

 

Haïku d'atmosphère. Mais pas que. Il y a l'opposition chute versus montée, lumière versus obscurité. "Montante" me fait penser à la marée, je ne sais pourquoi.
Il y a de l'archétype de la Mort dans cette Nuit qui emporte le reliquant de Vie dans le chant du rossignol.

 

chute du jour 
la lune montante emporte
le chant du rossignol

 

Un autre regard amusé sur les choses.

 

canicule ─
l'église avale
les fidèles

 

Economie du discours, efficacité. Intensité de l'image qui se lie au profond de notre Imaginaire.
La mention de la lune se réfère peut-être au concept la sphère des amants de Platon (Le Banquet), un concept de totalité.

 

un peu de toi
un peu de moi ─
pleine lune

 

Tout simplement magique par la profondeur des images.

 

au coeur du verger
la lune pourpre vagabonde
de pomme en pomme


Haiku - tempslibres - Présentation de livre ...

 

 Par Jean Antonini

 

C'est le premier recueil de l'auteure, nous dit la 4° de couverture et, semble-t'il, le premier titre d'une nouvelle collection aux éditions unicité : KIGOUPA, dirigée par Valérie Rivoallon, et dédiée aux écrits d'inspiration japonaise. La 4° de couverture nous indique aussi que l'auteure fut "dès sa naissance, les yeux de ses parents aveugles".

 

Le recueil s'ouvre sur ce poème : 

 

dans ses ténèbres
elle m'a donné le jour 

matin de décembre

 

ou encore page 30, ce haïku mystérieux : 

 

obscurité 
plus je l'aperçois
moins je la vois

 

Les textes sont présentés par saisons, entrecoupés des aquarelles colorées de Patrick Abramovsky.

 

neige de printemps 
je contemple ma fille
sur l'échographie

 

Certains poèmes sont donnés en italien, anglais et allemand.

 

under the cherry tree
falling asleep near you 

spring ashes

 

Tous les poèmes font preuve d'une délicate attention à l'autre, à soi. 

 

jardin secret 
à petits pas j'entre
dans ton coeur

 

En préface, Daniel Py conseille de savourer ces trésors qui ne sont pas en trompe-l'oeil.

 

GONG N° 56 Juillet-Septembre 2017 — page 40
AFH - Association Francophone de Haïku

 

F comme  Fragments de vie…  Par Alain Legoin
 
 
Un autre livre de Christiane Haen-Ranieri (son premier recueil) …
 
En ayant été, dès sa naissance, les yeux de ses parents aveugles, elle nous entraîne dans son univers avec une précision du détail qui fut une nécessité relationnelle et qui, aujourd’hui, fait éclore une jouissance poétique dans ses haïkus.
 
 
lune d’hiver
glissant entre les branches
le chant du ruisseau
 
 
frissons 
sous un corset de glace
craque un vieux sapin
 
 
au coin de la rue
une main tendue se fige
… premier flocon
 
les jours s’allongent
appelant le printemps
une tortue s’étire
 
 
parti sans bagages
au-dessus des nuages
un cerf-volant
 
 
entre l’arbre
et la source
nos mains se rejoignent
 
 
Plaine d’Alsace 
le cri d’un aigle déchire
la brume du matin
 
 
photo jaunie 
mon doigt trace un cœur
qui bat
 
 
Continuez à faire battre votre cœur…..

 

En un éclair
La Lettre de Haïkouest—Édition n°47, Juin 2017
Association Bretonne Haïkouest 
 
 
 

Un auteur et son œuvre par Jean Frantz Phillipe

 

« Fragments de vie en trompe l’œil » : Danse de finesses dans la jouissance poétique.

 

La poésie, sous toutes ses formes, me charme toujours. J’ai lié connaissance avec le haïku et ses dérivés en décembre 2008 à la Bibliothèque Nationale de mon pays, à Port-au-Prince, en Haïti, grâce à l’intervention de Diane Descôteaux, l’une des auteurs de haïkus la plus décorée au monde.

Et, depuis ce jour, je n’arrête pas de me faufiler curieusement dans les méandres de cette forme d’écriture qui ne cessera point de capturer les instantanés de la vie pour remplir mon cœur d’un pur bonheur inéluctable.

Mais aujourd’hui, devant toute la finesse et la jouissance poétiques que charrie « Fragments de vie en trompe l’œil » de Christiane Haen-Ranieri, mon amour pour le haïku et ses dérivés grandit et devient fécond tout à coup. Tellement la simplicité, la modestie et le goût de l’instant que l’auteure fait montre à chaque page ravissent mon cœur assoiffé de souffle nouveau. Publié le premier trimestre 2017, éditions Unicité, dans KIGOUPA Collection au #3, sente des Vignes, 91530 Saint-Chéron, ce recueil de 122 pages n’est rien qu’une merveille créée avec des simples mots bien choisis collés avec le cœur suivant une finesse magique qui fera la jouissance de tout lecteur passionné de la bonne poésie.

Pour un premier recueil c’est « Un coup d’essai, un coup de maître !» Avec ses courts textes (dix-sept syllabes maximum) offrant des fragments d’émotions, des ‘’images’’ parlantes et palpables qui sont aussi longues qu’une vie, l’auteure a su bien prendre sa place dans le monde littéraire. Je l’avoue sans réserve, son entrée réclame silence et admiration. Souffrez que je partage avec vous quelques-uns de ses textes :

«[…]

guirlandes scintillantes
un éclats de lumière dans les yeux 
de ma mère aveugle

 

montre braille 
accrochée à mon doudou
l’odeur de mon père

 

jardins en friches 
la poule picore
mes chaussettes à fleurs

 

obscurité 
plus je l’aperçois
moins je la vois

 

funérailles 
les chenilles en procession
enterrent l’hiver

 

entre deux nuages
un fragment de vie 
en trompe l’œil

[…] »

Je me force d’arrêter pour ne pas recopier tout le recueil dans un seul article. Tellement les textes sont comme l’eau coulant d’une source fraîche et intarissable. C’est une plume que je recommande fièrement à tous ceux et celles qui veulent s’initier dans l’écriture de haïkus. Cette danse de finesses dans la jouissance poétique est un cadeau du génie créateur de l’auteur pour ne faire honneur qu’à la poésie Haïku.

Au propre comme au figuré, le thème lumière revient fréquemment pour guider les avancées des lecteurs, éclairer les non-dits, disons de préférence les non-écrits de l’auteure. En lisant et relisant ce magnifique recueil vous allez tout trouver pour parfaire votre écriture : ‘’Les dynamiques du regard, économie de moyens, efficacité du discours, économie du discours, efficacité, intensité de l’image qui n’arrête pas de piquer l’imaginaire…’’. Sans flatterie et avec le cœur net, je dis que ce beau recueil est une véritable mine au trésor. N’ayez pas peur de le fouiller passionnément pour en capturer votre butin pour la vie et pour l’écriture.

En fin, j’emprunte les mots de Daniel Py pour conclure en ces termes :


« […] Je ne saurais que trop vous conseiller de parcourir ce recueil, petit à petit, en y revenant maintes fois, afin d’en savourer tous les recoins, recelant leurs trésors, qui ne sont pas en trompe-l’œil, je puis vous l’assurer ! »

 

Bon vent au recueil !
Bonne production à l’auteure !
J’attends déjà le prochain titre.

 

pejifrantzou1@gmail.com
Inferno News

Péguy-Ville, Haiti le 21 Juillet 2017

 

 

Et pourtant... les livres existent encore!!!

 

 

Premier recueil de poésie enchantant de Christiane Ranieri qui "offre les instantanés de son écriture en peignant la vie avec la polysémie des mots".Dire tellement de choses avec peu de mots, exprimer des émotions personnelles et des pensées à dimension universelle en 3 lignes, Christiane sait nous amener en voyage avec ses haïkus bien pensés.

Rêveuse, ses songes traduisent ses observations pertinentes des détails de la vie, mais sa grande sensibilité les voit autrement:

 

pieds nus
effleurer les nuages 
de flaque en flaque

 

La poétesse ne se contente pas de s'exprimer en français; douée pour les langues, la souplesse des vers courts se traduisent au fil des pages en italien, allemand et anglais:

 

Area senza Wi-Fi 
brevemente collegato
i nostri sguardi

 

L'ensemble offre un horizon illimité d'ici et d'ailleurs avec les belles illustrations de Patrick Abramovsky subtilement réalistes et discrètement abstraites qui épousent parfaitement le sens des mots.

 

ta main 
de ma main s'échappe 

envol d'un papillon

 

À lire pour une évasion, une réflexion, ou pour rêver la vie les yeux ouverts et l'âme bercée par une délicatesse apaisante.

 

envie de rien 
au murmure de l'eau 
je me laisse endormir

 

Khaled Youssef

Photographe Franco Syrien 

16/03/2017

 

Voici le recueil de Christiane Ranieri, intitulé "Fragments de vie en trompe l'œil " aux Editions Unicité. Ses haïkus nous parlent d'une vie toute simple mais riche d'émotions.

Le recueil s'ouvre sur :

 

dans ses ténèbres
elle m'a donné le jour 

matin de décembre

 

et se referme avec :

 

lettre braille 
plus beau que mes jours
le royaume de sa nuit

 

Christiane nous entraîne dans la froidure de l'hiver alsacien:

 

Noël blanc 
nos cœurs d'enfants
ne cessent d'y croire

 

Son écriture est riche de plusieurs langues, elle écrit en anglais, en italien et en allemand.
Elle parsème le texte de petites pointes d'humour :

 

1er jour de l'an 
la tête dans le cul
du chasse-neige

 

Et de souvenirs de voyage :

 

Paris Saïgon 
je cale mes rêves 
entre deux ailes

 

Encore plein de découvertes au fil des pages ....bonne lecture!

 

Christiane Ourliac

23/03/2017

 

Un magnifique recueil qui m'a profondément touchée.

Belle humanité, en effet- Que de finesses, de profondeur, de sensibilité, de lumière!

Les illustrations aussi sont magnifiques, pleines de douceur. Et j'aime profondément ce bouquet de langues...

Ce qui fait le poète, c'est son regard,et le bien fait du bien.

Je te souhaite toute la reconnaissance que tu mérites. Le monde a besoin de poètes!

 

Coralie Creuzet

05/04/2017

 

Rentrer dans « Fragments de vie en trompe l’œil » de Christiane RANIERI (éditions Unicité-KIGOUPA Collection ; préface de Daniel Py ; illustrations de Patrick Abramosky) c’est entrouvrir une porte sur un monde riche d’émotions, de contrastes d’ombre et de lumière, de silences, de complicité avec la nature, de solitude….

et voir comment les mots de C.Ranieri rendent tout cela délicatement présent, émouvant et comment petit à petit elle nous laisse nous approcher de son univers très personnel entre noir et blanc, nuit et jour, entre ses parents aimés et elle et tout son environnement.

 

Quelques extraits parmi bien d’autres qui m’ont beaucoup touchée
ces deux tercets où elle met en miroir ses parents atteints de cécité :

 

couleurs du printemps
dans le jardin de mon père
le silence des fleurs

et

une à une s’ouvrent
les fleurs du printemps 

le sourire de ma mère

 

parfois elle parle d’elle :

 

par monts et par vaux
en quête de lumière
enfant de la nuit

 

et de sa communion avec la nature :

 

battements d’ailes 
dans son vol le cygne
emporte mon souffle

 

et de son spleen :

 

envie de rien 
au murmure de l’eau
je me laisse endormir

 

infinie solitude 
je photographie mon ombre
nous voilà deux

 

et des mots sur les maux :

 

carnet intime 
des pensées sauvages
en marque-page

 

Doucement j’ai refermé le livre sur ce portrait en « trompe-l’œil » d’une femme sensible, forte et fragile, chaleureuse, qui par sa plume délicatement efficace se laisse approcher avec grâce.

 

Monique Junchat

21/06/2017

 

Magnifique première rencontre avec Christiane Ranieri chez elle ,là où sont nés une bonne partie des très beaux haïkus de "FRAGMENTS DE VIE en trompe l'oeil -à acquérir absolument !

J'en ai choisi deux qui évoquent le lieu :

 

pissenlits 
les tortues se font 
la courte échelle 

 

revenue
d'un long voyage 

sieste sous le noyer

 

Elle m'a présenté ses tortues toujours aussi actives et nous avons mangé sous le noyer historique

 

la haïjin si simple
si riche dans le coeur
et dans la tête

 

Jean-Paul Gallmann

26/06/2017

     

       

Fier de recevoir ces dernières semaines 2 magnifiques recueils de haïkus de deux grandes poétesses et haikistes :

Il s’agit du recueil de la française Christiane Ranieri intitulé « Fragments de vie en trompe l’œil » (envoyé par mon amie Li Lou) et de celui de la belge d’origine roumaine Iocasta Huppen dont le recueil est intitulé « Le livre zen des saisons ».

Merci pour vos belles plumes. Merci pour la beauté des expressions, pour ces instants captés et merveilleusement peints de simplicité et profondeur…

 

              J’ai essayé quand même de crayonner une modeste présentation pour chaque recueil.

 

Ce recueil de haïkus Fragments de vie en trompe l’œil (éditions, Unicité 2017) de Christiane Haen-Ranieri caresse avec ses magnifiques écrits qui nous laissent plonger dans la sphère du beau sans évidemment briser la force esthétique du haïku.

 

L’écrivaine s’est engagée sur la voie du haïku qu’elle exprime sans relâche.
Elle brise la continuité et adopte la légèreté de l’expression.
Nous nous trouvons donc devant une œuvre libre, d’une singularité particulière. 
Les haïkus marquent non seulement une formidable symbiose entre le spontané et le réflexif 

 

zone sans Wi-Fi 
un bref instant connectés
nos regards

 

Mais également une belle harmonie entre le sensible et l’intelligible, entre le passé (nostalgique) et le présent

 

visite à ma mère 
j’ouvre une à une les fenêtres
sur mon enfance

 

Christiane Ranieri, très sensible aux différences culturelles,
poursuit une méditation ininterrompue sur la nature et aussi sur tout ce qui entoure l’être humain

 

immobiles
héron et photographe
guettent leur objectif

 

A travers ses écrits fragmentaires, l’écrivaine nous donne un rendez-vous infini et silencieux avec ses instants précieux où tout est histoire de présence, de contemplation, d’humanisme, de regard et de captivité

 

entre deux nuages
un fragment de vie
en trompe l’œil

 

un peu de toi
un peu de moi 

pleine lune

 

retrouvailles 
les visages s’illuminent
derrière leur IPhone

 

 Devant ces haïkus cités ci-dessus, on ne peut que rester admiratifs, appréciatifs…
La poétesse arrive bellement à sonder des flashs, majestueusement à immortaliser des moments de la vie de tous les jours.

 

Fragments de vie en trompe l’œil,
un recueil à lire et à relire.

 

 Abderrahim Bensaïd

Sidi Kacem – Maroc

 21/8/2017


"Fragments de vie en trompe l'oeil" / haïkus et senryûs / Editions Unicité : 


J'ai beaucoup aimé cette incursion dans le monde poétique de Christiane Haen-Ranieri. 
Un univers sensible et d'une simplicité qui fait mouche à tous coups.
Un univers d'amour, de tendresse, d'humour aussi. Un univers où même l'ombre est lumière.

Quelques extraits pour une mise en bouche :

 

dans ses ténèbres
elle m'a donné le jour 

matin de décembre

*

bourrasque de vent 
le Père Noël du voisin
grimpe à ma fenêtre

*
visite à ma mère 

dans le couloir m'attendent
mes pantoufles

*
sa canne blanche court
à petits pas sur les dalles 

chasse à la souris

*
jardin en friches 

la poule picore
mes chaussettes à fleurs

*
pieds nus
effleurer les nuages
de flaque en flaque

*
un peu de toi
un peu de moi 

pleine lune

*
clair de lune 

serrés l'un contre l'autre
nos silences

 

Michèle Lila Harmand

23/08/2017

 

J'ai  lu "Fragments de vie"...

Livre agréable, même si je déplore toujours le haïku unique par page.
Il y a des textes qui m'ont beaucoup plu comme : 

 

retour de vacances 
j'épluche une mangue
et une mangue

 

déménagement 
des photos de famille elle garde
celle du chien guide

 

coccinelle 
un point s'envole
de son livre braille
serrés l'un contre l'autre


Ils offrent un nouveau regard sur des faits déjà tellement vus en haïkus.

Amicalement,

Dominique Chipot

20/10/2017

 

Fragments de vie en trompe l'œil de Christiane Ranieri

 

Après avoir participé à plusieurs anthologies de haïkus, Christiane Haen-Ranieri signe ici son premier recueil en solo.
Agrémenté par les douces aquarelles de Patrick Abramovsky, ce livre est un petit bijou.

 

Beaucoup de délicatesse pour évoquer la mère aveugle, de chaleur pour parler de son Alsace natale (le givre, les sapins, les marchés de Noël, le vin chaud, les aigles...), d’humour léger pour dédramatiser les petits tracas quotidiens (les virus attrapés, les pics de pollution, les chasse-neige qui se renversent...), d’attention aux autres (un parfum de femme dans les cheveux de sa fille, des éclats de lumière dans les yeux de sa mère, des baisers derrière des rideaux tirés).

 

On ressort de cette lecture tout rafraîchi et renforcé dans l’envie de s’émerveiller au quotidien.

 

Delphine Eissen

27/10/2017

 

J’ai beaucoup aimé le choix de verbes résolument actifs, les associations d’idées originales dans un même poème ; j’ai apprécié la vingtaine de poèmes écrits en trois autres langues que le français, les illustrations de P. Abramovsky toutes en délicatesse.

Une curieuse impression faisait son chemin en moi, lectrice : il me semblait que les mots choisis pour former les poèmes dégagent une douceur lumineuse et que celle-ci colore toute la lecture du recueil. Mon impression globale :

votre recueil est composé de fragments de rayons de soleil dans un ciel teinté de bleu.

Félicitations.
 

Janick Belleau

Grand-Montréal, Québec

24/12/2017

 

Vous parler du recueil de Christiane c'est vous embarquer vers la lumière que procurent l'amour, la tendresse, l'enfance, la vieillesse, la nature, les voyages, les souvenirs.
 
Mon choix fut difficile car à chaque page, des trésors...
 
couleurs de printemps —
dans le jardin de mon père
le silence des fleurs
 
 
coccinelle —
un point s'envole
de son livre braille
 
 
jardin secret —
à petits pas j'entre
dans son coeur
 
 
plaisir solitaire
au bout de mes doigts —
encre bleue
 
Au commencement, sa naissance, 
 
dans les ténèbres
elle m'a donné le jour —
matin de décembre
.
Puis au fil des pages, ces touches de nostalgie,
 
Noël blanc —
nos coeurs d'enfants
ne cessent d'y croire
 
 
marelle —
j'ai manqué le ciel
de peu
 
d'amour,
 
neige de printemps —
je contemple ma fille
sur l'échographie
 
 
ta main
de ma main s'échappe
envol d'un papillon
 
de voyage,
 
Paris Saïgon —
je cale mes rêves
entre deux ailes
 
 
parti sans bagages
au-dessus des nuages
un cerf-volant
 
d'humour,
 
retour de vacances —
j'épluche une mangue
et mes comptes
 
 
voeux du nouvel an —
elle m'envoie
son virus
 
 
 jardin en friches —
la poule picore
mes chaussettes à fleurs
 
d'ėrotisme,
 
canicule —
dans la césure d'un haïku
je me dėnude
 
 
le temps d'un baiser
les rideaux se tirent —
fraîcheur du matin
 
 
carnet intime —
des pensées sauvages
en marque-pages
 
Et pour terminer,
 
lettre braille —
plus beau que mes jours
le royaume de sa nuit
 
 
Le tout illustré par des aquarelles de Patrick Abramovsky. Christiane nous emporte dans son univers, ses saisons alsaciennes, l'amour qu'elle porte tout d'abord aux siens, ses parents aveugles, sa fille, son mari, puis à la nature et tous ces "petits riens " qu'elle nous livre avec beaucoup de dėlicatesse.
 
 
Sophie Copinne

17/06/2018
 

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